Viridiana – Luis Buñuel – 1961

Synopsis

Viridiana, une jeune novice sur le point de prononcer ses derniers vœux, accède, par pur sens de l’obligation, à la demande de son oncle veuf de lui rendre visite. Attiré par sa ressemblance avec sa défunte épouse, il tente de la séduire et la tragédie s’ensuit. Dans la foulée, Viridiana tente d’apaiser sa culpabilité en créant un refuge pour les personnes démunies qui vivent autour de la propriété de son oncle. Mais ces bonnes intentions n’aboutissent pas à grand-chose.

Info+

A revoir le film aujourd’hui, on se demande comment il a pu arriver jusqu’à la sélection du Festival de Cannes ! C’est fou que Buñuel ait pu tourner et sortir ce film en 1961. Soit un an après l’interdiction aux moins de 18 ans infligée au premier film de Godard, « A bout de souffle », notre film de Juillet et un an avant que « Vivre sa vie » ne subisse le même le sort. Le film engendra bel et bien un scandale, autant cinématographique que politique puisque ses copies furent saisies en Espagne après que le Vatican et Franco le jugèrent blasphématoire, mais il put exister grâce à une certaine « intelligence de la censure » de Buñuel et il reçut tout de même la récompense suprême largement méritée.

Luis Buñuel a tourné ce film en Espagne, après une 30^e d’années d’exil. Ce n’est qu’après avoir été présenté au Festival de Cannes et y avoir obtenu une demi-palme d’or que le scandale a éclaté. La censure espagnole ne l’a pas interdit…. Elle a refusé à le visionner !

Le ton et le contenu du film sont terriblement Buñueliens…. On y éprouve le gout, le rejet et la terreur des choses sacrées, éléments récurrents de la dialectique chère à Buñuel.

On y observe des obsessions relatives au sexe, à l’angélisme, aux frustrations issues du sexe et de l’angélisme, on assiste à des paradoxes moraux qui seraient plaisants s’ils n’étaient tragiques.

Les images créées par Buñuel sont embarrassantes, terribles et indélébiles.

Ce film est un film de cinémathèque, vous l’avez choisi en deuxième place… une des questions que nous pourrons développer, comment le percevons-nous plus de 50 ans après sa sortie ?